Le principe de raison suffisante
Je présente le principe de raison suffisante qui dit en gros que "Tout a une raison." : crucial pour comprendre les arguments cosmologiques, en particulier les arguments leibniziens de la contingence.
Le principe de raison suffisante (notons-le PRS), c’est toute affirmation de ce type : “Toute chose X de type Y a (ou au moins peut avoir) une explication/raison R pour sa caractéristique Z (implicitement soit en elle-même, soit en une autre chose.).” où :
Selon les variantes, la chose ou les choses X en question peuvent être des objets de types différents : des propositions, des faits, des états de fait, des événements, des choses concrètes (actuelles ou réelles), des choses abstraites, etc.
Le type Y de X est (en général) une classe qui regroupe toutes les choses qui ont une (ou plusieurs ?) caractéristique très générale, fondamentale, neutre et abstraite comme la contingence, le changement, le commencement dans le temps, la limite si X sont des choses concrètes, la contingence ou la nécessité si X sont des propositions. Y peut carrément être la classe qui regroupe toute chose sans exception. On a alors la formulation suivante : “Toute chose a (ou au moins peut avoir) une raison pour sa caractéristique Y (implicitement soit en elle-même, soit en une autre chose).”.
La caractéristique Z de X peut être son existence, sa non-existence (Spinoza est connu pour l’inclure dans sa version du PRS), son activité (comme son mouvement ou changement), son essence, plus généralement n’importe laquelle de ses propriétés. Dans le cas de l’existence et de la non-existence, le PRS demande qu’on explique pourquoi la chose X de type Y existe au lieu de ne pas exister. Dans celui de l’essence ou d’une de propriétés, le PRS demande qu’on explique pourquoi elle est ainsi et non pas autrement. Si le mot pourquoi vous gêne parce qu’il semble impliquer du finalisme, vous pouvez juste le remplacer par comment.
La raison R peut aussi avoir des types différents. Mais n’ayant pas trouvé beaucoup d’exemples dans la littérature, j’omettrai cette variable dans la suite (à compléter sûrement à l’avenir).
Les différentes versions du PRS peuvent être plus ou moins “forts” ou “faibles” (un PRS fort est un PRS qui implique un PRS plus faible) selon différents critères (je réserve cela plus en détails pour un prochain article) :
La taille de la classe Y des choses X auquelles s’applique le PRS : s’applique t-il juste aux choses contingentes ou à toutes choses sans exception ? William Rowe(Rowe William L., The Cosmological Argument, New York : Fordham University Press, 1998, 273 p.) et Scott Sullivan(Sullivan Scott M., Saint Thomas Aquinas and the Principle of Sufficient Reason, Classical Theist Press, 2015.) s’appuient sur ce critère pour classer les différentes versions du PRS.
Sa force modale : prétend-t-on que les choses en question ont forcément une raison ou juste qu’il est possible, mais pas obligé, qu’elles en aient ? Ces versions du PRS sont par exemple développées et défendues par Alexander Pruss et Joshua Rasmussen dans Pruss Alexander R. et Rasmussen Joshua L., Necessary Existence, Oxford, United Kingdom : Oxford University Press, 2018.
Les nombreuses variables (X, Y, Z, la force modale du PRS et l’emploi ou non du terme cause) dans mon essai de formulation montre le PRS est en réalité une famille de principes assez diversifiée. Je laisse l’article de l’encyclopédie Stanford dont je me suis beaucoup inspiré récapituler et développer :
A simple formulation of the principle is as follows:
(1)For every fact FF, there must be a sufficient reason why FF is the case.
The term “fact” in the above formulation is not intended to express any commitment to an ontology of facts. Still, if one wishes to avoid such connotations, the principle can be formulated more schematically:
(2)For every xx, there is a yy such that yy is the sufficient reason for xx (formally: ∀x∃yRyx∀x∃yRyx [where “RyxRyx” denotes the binary relation of providing a sufficient reason]).
The PSR is, in fact, a family of principles which are generated by various restrictions of (2), and by ascriptions of different degrees of modal strength to (2). To begin with, variants of the PSR may differ according to how they restrict the kinds of things that require a reason (the explananda). Thus, one might restrict the PSR to only actual entities, or include possibilia as well. Alternatively, one might formulate the PSR as requiring a sufficient reason for every (true) proposition or as pertaining to entities and their properties. A variant of the PSR restricted to entities might require an explanation for the existence and non-existence of entities, or it might be further restricted by requiring a reason only for the existence (or only for the non-existence) of entities. A version of the PSR that is restricted to propositions might range over both contingent and necessary propositions, or it might be further restricted to only one of these sub-domains.
Similarly, different versions of the PSR issue from various ways of restricting the kinds of things that count as providing a reason (the explanantia). It is likely (though not necessary) that one’s decision about the kinds of explananda that fall under the range of the PSR will determine the kinds of things counted as explanantia.
Variants of the PSR may be generated not only by placing restrictions on the relata at stake (both the explananda and the explanantia), but also on the notion of the relation at stake. Frequently, the relation of providing a reason is conceived as irreflexive, antisymmetric and transitive, though each of these characteristics may be, and indeed have been, challenged. The relation of providing a reason can be conceived as an ontological relation (as in contemporary discussions of ground), or as a purely epistemological relation.
A modally strong version of the PSR will take the Principle as necessary and obtaining in all possible worlds, while a weak modal version will present the Principle as merely contingently true. Another distinction can be drawn between a factive, as opposed to merely regulative, version of the Principle. A regulative version of the PSR would consider it as a condition for intelligibility (on a par with the Law of Non-Contradiction) and thus as guiding our studying of nature. The factive version simply states that the Principle is true in actuality (or even in all possible worlds). The regulative and the factive versions differ in terms of allowing for the falsification of the principle. The factive version could be easily refuted by a single counter-example. A proponent of the regulative variant of the PSR would argue that an empirical falsification of the PSR makes as little sense as an empirical falsification of the Law of Non-Contradiction. Encountering a fact which seems to have no explanation, the proponent of the regulative variant would respond by insisting that we must keep searching for an explanation.
A proponent of the unrestricted version of the PSR could argue that one’s choice of a specific variant of the PSR cannot be arbitrary, on pain of inconsistency (i.e., one must provide a reason why to prefer one variant over others). Relying on this last point, she may further contend that in the absence of compelling reasons to the contrary, the unrestricted version of the Principle should be considered as default.
Melamed, Yitzhak Y. et Lin Martin , "Principle of Sufficient Reason", The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Summer 2023 Edition), Edward N. Zalta & Uri Nodelman (eds.), URL = https://plato.stanford.edu/archives/sum2023/entries/sufficient-reason/.
Principe de raison suffisante et principe de causalité
Il faut noter que si le type Y est une classe suffisamment restreinte (les êtres contingents, les êtres en mouvement, les êtres qui commencent à exister dans le temps, etc.) et si la caractéristique Z de X traitée est son existence ou son activité (mouvement ou changement), alors le PRS a une forme restreinte ”Toute chose X de type Y a (ou au moins peut avoir) une explication/raison pour sa caractéristique Z en une autre chose.”.
Par conséquent, le PRS se transforme en ou au moins implique un principe de causalité (notons-le PC) : ”Toute chose X de type Y a (ou au moins peut avoir) une cause pour sa caractéristique Z” où cause est pris au sens de cause efficiente. La cause efficiente est la cause qui étant une chose concrète produit l’effet, soit en donnant l’existence à une autre chose concrète, soit en produisant en elle un changement. Je précise cause efficiente pour indiquer qu’on ne s’occupe ici pas d’autres types de causes comme les causes finales qui donnent le but de choses. Par exemple la cause finale d’une plante est de grandir.
Pour ma part, dans un monde idéal, il faudrait séparer strictement comme je viens de le faire dans cet article le PRS et le PC. C’est-à-dire ne pas inclure le mot cause dans la forme la plus générale du PRS pour qu’on puisse faire clairement la différence entre le PRS et le PC. Tout en reconnaissant que le PC est une version spécifique (”locale”) du PRS. C’est comme dans un contexte technique, éviter d’appeler corbeau un oiseau qu’on sait clairement être un corbeau au-delà d’un simple oiseau. Dans nos discussions quotidiennes, cette précision n’est pas si importante, mais dès qu’on rentre dans une discussion entre spécialistes, elle devient utile, voire cruciale. C’est à peu près la même raison qui me motive à être aussi précis en philosophie pour distinguer nettement PRS et PC.
Mais comme la littérature universitaire en philosophie de la religion n’a pas fait cette distinction depuis presque un ou deux siècles : ils appellent PRS des formulations du PC. Par exemple “Tout chose contingente a une cause de son existence.” est pour eux aussi bien une version du PRS que du PC. Comme c’est une habitude profondément ancrée, j’en conclus donc qu’on n’a pas le choix et qu’on est obligé de continuer à utiliser l’expression PRS pour désigner des versions du PC si l’on veut réussir à communiquer avec les travaux actuels et plus anciens.
Je réserve également un autre article à venir pour le principe de causalité.
Disséquons maintenant chaque mot ou expression qui apparaît dans l’expression PRS (je reprends des extraits de mon dernier article sur raisons suffisantes, causes et explications). Sur ce point, lire Scott Sullivan qui pour moi explique le mieux les choses : Sullivan Scott M., Saint Thomas Aquinas and the Principle of Sufficient Reason, Classical Theist Press, 2015., pp. 64-69.
Principe
Un principe selon Aristote et ses successeurs est le point de départ de quelque chose. Il y a deux types de principes : les principes ontologiques qui sont les points de départ ultimes de choses concrètes (de leur existence et/ou de leur mouvement/changement, traditionnellement c’est Dieu si on est théiste, la matière si on est matérialiste) et les principes logiques (appelés aussi premiers principes ou principes premiers) qui sont les points de départs ultimes de nos connaissances (les fondements ultimes de tous nos raisonnements). Concrètement ce sont des vérités évidentes et nécessairement vraies car les nier mène à une contradiction.
Il faut cependant préciser que ces principes ne décrivent pas seulement la logique, des réalités abstraites dans nos têtes qui ne s’appliquent à et ne reflètent pas fidèlement la réalité (les choses extérieures), comme le pensait Kant. Dans la tradition classique, on dit que les résultats des trois opérations de l’intelligence (les idées/concepts/termes après l’appréhension simple, les propositions après le jugement, et les arguments après le raisonnement) sont intentionnels : ils désignent d’autres choses réelles qu’eux-mêmes.
Le PRS est un principe dans ce sens là, tout comme les trois lois de la logique (le principe d’identité, le principe de non-contradiction qu’on peut noter LNC, principe du tiers-exclu). Leibniz dit explicitement que le PRS et la LNC sont des premiers principes de toute la philosophie.
A noter cependant que principe peut aussi signifier plus généralement toute proposition qui nous permet de déduire d’autres propositions. Par exemple on voit mal comment le principe des indiscernables de Leibniz pourrait être un premier principe, comment toutes nos connaissances reposent ultimement sur celui-ci.
Raison
Une raison sert de fondement à quelque chose (quelle qu’elle soit : une proposition, un fait, un événement, une propriété, l’existence ou l’essence d’une chose), permet à des agents intelligents de la comprendre et ainsi de répondre à une question du type “Pourquoi … ?”.
Suffisante
Suffisante dans raison suffisante est à prendre au prendre au sens de satisfaisante ou adéquate (sans forcément impliquer le fait que la raison implique forcément ou nécessite ce qu’elle explique).
Le principe de raison suffisante affirme l’intelligibilité du réel
On peut aussi dire que le PRS (”Tout a une raison.”) correspond au principe d’intelligibilité de la philosophie traditionnelle (”Tout est intelligible.”) lié à l’équivalence des transcendantaux. Les transcendantaux sont les catégories les plus générales et qui désignent la même chose sous un point de vue différent. L’être et le vrai sont des transcendantaux et sont donc deux facettes de la même chose. Il y a équivalence entre PRS et principe d’intelligibilité car d’une certaine manière, une raison est ce qui rend intelligible (compréhensible à un être intelligent qui réfléchit) une chose. Donc si tout a une raison, tout est intelligible, et inversement. On peut lire dessus les philosophes thomistes Henri-Dominique Gardeil1, Albert Farges2, Henri Collin3, Jean-Pierre Thonnard4, Peter Coffey5, W. Norris Clarke6, Edward Feser7.
Par exemple, Norris Clarke nous dit que :
The ancient and medieval thinkers, including St. Thomas, did not formulate the principle in these explicit terms, but simply included it under the general affirmation of the intelligibility of being (being as “true”), or formulated it more precisely for particular kinds of inference, e.g., “Every being that begins to exist (or is finite, or participated, or changing, etc.) requires a cause.”
Clarke William Norris, The One and the Many: A Contemporary Thomistic Metaphysics, p. 20.
Feser que :
PSR is typically formulated in terms of intelligibility or explanation […] For another thing, even if PSR is formulated in terms of the intelligibility of things or their having an explanation, this cannot be regarded as per se objectionable from a Thomistic point of view. The reason is that on the Scholastic doctrine of the transcendentals, being is convertible with truth. (Cf. Bittle 1939, Part II; Feser 2009, pp. 31- 36; Gardeil 1967, Chapter 4; Koren 1960, Chapter 2; Renard 1946, Section IV) A transcendental notion is one which is above every genus, common to all things and thus not restricted to any category or individual. Being is a transcendental insofar as everything real, whether a substance, an accident, or whatever, is a being of some sort or other. Truth is also a transcendental insofar as everything real is truly the thing it is. (Consider how “true” is often used in the sense of “real” or “genuine.”) Being and truth are convertible in the sense that they are the same thing considered under different aspects. Being is reality considered in itself, truth is reality considered in its relation to an intellect which grasps it. In other words, truth is just being considered as intelligible. Now if every being is in this sense true – and that this is Aquinas’s own view is uncontroversial – then it follows that every being is intelligible. And that is just what PSR says. (Cf. Gardeil 1967, pp. 139-42; Maritain 1939, pp. 97-105)
Feser Edward, Scholastic Metaphysics: A Contemporary Introduction, Heusenstamm : Editiones scholasticae, 2014., p. 139.
Les présupposés fatalistes et rationalistes du PRS
Pour conclure, il faut préciser que Leibniz (le premier philosophe à formuler au moins explicitement le PRS) utilise suffisante dans raison suffisante pour parler d’une raison (ce peut en réalité être un ensemble de raisons) qui suffit pour impliquer nécessairement (inévitablement) quelque chose autre. Comme en mathématiques quand on parle de conditions suffisantes (des propositions mathématiques) pour les opposer aux conditions nécessaires qui ne suffisent pas à impliquer à elles seules (inévitablement) d’autres propositions mathématiques.
Cela risque alors de conduire à une sorte de fatalisme ou à des choses qui y ressemblent plus ou moins : le nécessitarisme, le déterminisme, le modal collapse ou “l’effondrement modal” si on s’intéresse du point de vue de Dieu. C’est le cas de Spinoza et Hobbes même si chez eux, c’est bien sûr clairement assumé. Leibniz reprend d’ailleurs Catena mirabilis demonstrationum de summa rerum le 2 décembre 1676 la terminologie utilisée par Hobbes dans son De Corpore (The Collected Works of Thomas Hobbes Collected, (éds.) Sir William Molesworth, Volume I, De Corpore Politico, pp. 121-123).
Au final, il semble que le PRS ait la fâcheuse conséquence de mettre en danger l’existence réelle du libre-arbitre. Mais il suffit alors juste de dire que les raisons dont on parle ne sont pas “nécessitantes” (ne rendent pas un événement inévitable) : qu’elles laissent ouvertes plusieurs possibilités sans rendre inévitables des événements. On peut par exemple penser à des raisons probabilistes qui rendent plus probable un événement sans pour autant le rendre inévitable ou certain.
De même, le PRS a fait peur à beaucoup de philosophes néo-thomistes (comme Etienne Gilson, Régis Jolivet, John Edwin Gurr, Joseph Owens) car ils pensaient qu’on était obligé d’accepter les autres doctrines des philosophes rationalistes (Platon, Descartes, Leibniz, Spinoza) comme la doctrine des idées innées, une vision essentiellement a priori de la connaissance si l’on acceptait le PRS. Ils voyaient le PRS comme un parasite qui vient détruire le thomisme de l’intérieur. Mais de même qu’avant, on peut très bien accepter le PRS séparé de ces autres principes rationalistes en le reformulant. Notez que bien souvent, Leibniz donne des formulations tellement générales qu’elles sont acceptables même par des gens qui ne partagent pas du tout ses autres doctrines. Enfin, même si cela ne prouve rien, énormément de thomistes (ou sympathisants du thomisme) ont accepté ou acceptent le PRS : Réginald Garrigou-Lagrange, Jacques Maritain, Albert Farges, Henri-Dominique Gardeil, Désiré Mercier, Henri Collin, Jean-Pierre Thonnard, Peter Coffey, R. B. Phillips, Raymond Dennehy, W. Norris Clarke, Edward Feser, Scott Sullivan, Alexander Pruss, Rob Koons, Pat Flynn, Frédéric Guillaud, Matthieu Lavagna.
Bibliographie
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Feser Edward, Scholastic Metaphysics: A Contemporary Introduction, Heusenstamm : Editiones scholasticae, 2014.
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Farges Albert, Cours de philosophie scolastique Volume 1, pp. 372-374.
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Thonnard François-Joseph, Précis de philosophie, Paris, Desclée, 1950, Chapitre 1. L'être et les causes. Ontologie ou introduction métaphysique [°1881].
Coffey Peter, Ontology or the theory of being, pp. 357-363.
Clarke William Norris, The One and the Many: A Contemporary Thomistic Metaphysics, Notre Dame, Ind : Univ. of Notre Dame Press, 2006, 324 p., pp. 20-22.
Feser Edward, Scholastic Metaphysics: A Contemporary Introduction, Heusenstamm : Editiones scholasticae, 2014., pp. 137-142.